Plans de rigueur partout, mais non pour tous
Avec une intensité variable selon les pays, une violente offensive contre les travailleurs est aujourd’hui menée dans toute l’Europe. Les plans de rigueurs frappent des classes ouvrières déjà violemment touchées par la hausse du chômage en 2008 et 2009.
Ces plans comportent des mesures générales qui frappent indistinctement toute la population laborieuse, et des mesures spécifiques qui visent les salariés de la fonction publique.
Dans l’administration irlandaise, les salaires, réduits de 5 à 15 % en 2009, doivent encore baisser de 5 % en 2010. S’y ajoutent la suppression des primes et le non remplacement des départs à la retraite.
C’est dans la suite du plan de rigueur grec que les gouvernements espagnols, portugais et français ont, en mai 2010, soudainement accentué les plans antérieurs. Ainsi, en Espagne, les salaires des 2,6 millions de fonctionnaires sont réduits de 5 % en moyenne puis seront gelés en 2011 (et jusqu’en 2013 au Portugal) ainsi que les retraites.
La France n’est pas en reste : le seul gel des salaires des fonctionnaires provoque, du fait de l’inflation, une diminution du salaire réel. En outre, les suppressions massives de postes se poursuivent, par le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux.
Le 20 mai, Sarkozy annonce que 100.000 postes seront supprimés dans la fonction publique d’ici 2013, après les 100.000 suppressions depuis 2007. Les conséquences vont être dévastatrices.
Au Portugal, un seul fonctionnaire sur deux sera remplacé, et un sur dix en Espagne.
Cette hausse est de 4 points en Grèce, de un point au Portugal, et de deux points en Espagne.
Elle peut être complétée par des taxes (essence ) ou par de nouveaux péages autoroutiers, et par des impôts. Au Portugal, a ainsi été décidée une hausse généralisée des impôts. En Espagne, est supprimée une déduction fiscale de 400 euros dont bénéficiaient tous les contribuables.
Ces mesures ne sont pas nouvelles mais elles s’accentuent : privatisations massives en Grèce, programme de privatisation de 6 milliards d’euros au Portugal par exemple.
Outre les coups portés à l’enseignement et aux services de santé par les suppressions de postes, il y a des attaques complémentaires : en Espagne, c’est la suppression de « chèque-bébé » de 2500 euros créé en 2007 pour relancer la natalité, des coupes dans les dépenses de santé (1,5 milliard) et de médicaments (300 millions). Au Portugal, c’est la réduction des allocations chômages.
Quelques mesures peuvent parfois viser les bourgeois. Ainsi, en Grèce, le fisc met en scène une poignée de redressements fiscaux spectaculaires. Mais ces mesures sont, en général, cosmétiques.