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mars 2011, Bulletin n°7
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Economie

Un nouveau contrat social ?

À propos de L’enjeu des retraites de Bernard Friot

À trop vouloir expliquer, comme Bernard Friot, que les retraités pleins d’activités reçoivent un salaire pour prix de leur « travail », à trop développer la confusion entre travail salarié et activités libres, inévitablement va surgir la proposition d’utiliser ces retraités dynamiques pour répondre aux besoins sociaux. D’autant que Friot n’hésite pas à proposer que le « droit » des retraités à « une seconde carrière » soit « effectivement encouragé » (L’enjeu des retraites p. 156).

Car les théories ne manquent pas pour expliquer que les retraités doivent œuvrer sans attendre pour le bien de la société, et qu’ils ont des devoirs puisqu’ils reçoivent un « salaire continué ».

C’est ce que recouvre le projet de société fondé sur le « care » proposé Martine Aubry au printemps dernier (voir sur cette question L’insurgé d’octobre 2010). Derrière cette promotion du « care » et de la solidarité, il y a la volonté d’utiliser un travail gratuit ou quasi gratuit pour faire face aux besoins sociaux, et en particulier ceux liés à la « dépendance ».

Il y a déjà, pour la jeunesse, le service civique volontaire, que le PS veut rendre obligatoire. Mais cela ne suffira pas : les retraités devront également apporter leur contribution.

Cette réflexion est engagée depuis longtemps. Ainsi, il y a dix ans déjà, un rapport du club patronal Acadi proposait « l’élargissement des activités du troisième âge ». Il expliquait « La phase T (troisième âge et retraite) … pourra conjuguer d’amples loisirs avec l’exécution, souvent à temps partiel, d’activités sociales et sociétales ouvrant droit à certaines compensations financières. Au lieu de passer d’un statut d’actif économique à une situation d’inactif économique, l’individu passera, à un rythme et avec une ampleur choisis -premier principe du Nouveau Progrès Social- à une situation de pensionné actif ou d’actif sociétal, bénéficiant d’une certaine rémunération pour des services dont l’utilité sera reconnue par l’ensemble de la population ».

« En majeure partie une affaire de femmes ? »

Dans un article du Monde du 8 janvier, titré « Choisir la solidarité sociale », Claudine Attias-Donfut, responsable de recherches à la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV) évoque « Les enjeux économiques de la réforme de la prestation-dépendance ». Plutôt que le recours aux assurances privées, elle préfère « la redéfinition des interrelations entre la famille et l’État... La prise en charge de la dépendance est typique d’une responsabilité partagée entre l’État, les citoyens et la société civile, ainsi que d’un mixage entre public et privé. Elle relève à la fois du travail du ’care’ (celui des aidants, dans la famille et l’entourage) et du marché du travail (celui des professionnels du soin et de l’aide) ». 

Cette réforme devrait donc « redéfinir les frontières d’intervention entre les différents acteurs. (….) Aussi, toute réforme de la dépendance doit-elle inclure le soutien aux aidants, sous plusieurs formes, ainsi que des relais d’entraide, dans une dynamique de synergie entre les partenaires. » L’auteur prend certes quelques précautions oratoires (« Qu’il soit entendu qu’il ne s’agit pas, de transférer à la famille la responsabilité de la dépendance »), mais n’en est pas moins clair : il s’agit « d’élargir la politique familiale à l’aide à la dépendance, en lien avec la politique vieillesse, et réaliser ainsi une symbiose entre l’action de l’entourage familial et l’intervention publique.

La dépendance est en majeure partie une affaire de femmes, à la fois du côté des personnes aidées et de celles qui aident. Les femmes ont en effet un risque accru de dépendance en raison de leur plus grande longévité et de leur santé plus précaire que celle des hommes ; elles sont par ailleurs deux fois plus nombreuses que les hommes à prendre soin d’une personne dépendante. Il se profile alors un nouveau contrat social, qui se tisserait à la fois entre générations et entre sexes et atténuerait les frontières entre le marché du travail et le travail du ’care’, un contrat social caractéristique des mutations en cours dans la société et dans la protection sociale  ».

Cela va très exactement dans le sens des propositions formulées par Martine Aubry. Et c’est à cette politique que les discours de B. Friot ouvrent la voie.

-*Lire l’article : UN PROJET POLITIQUE REDOUTABLE
À propos de « L’enjeu des retraites », de Bernard Friot 

 
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