Editorial : En défense des cotisations sociales et du salaire, et face au chômage : diminution du temps de travail avec maintien du salaire, et sans flexibilité !
La crise du capitalisme accentue les rivalités entre les bourgeoisies, mais celles-ci sont unies face aux travailleurs et à la jeunesse, et mènent partout une même offensive. Leur objectif est de liquider tous les acquis arrachés par la lutte de classe, acquis qui unifient les travailleurs face aux patrons.
Cette crise pousse Sarkozy à mener une campagne électorale sans fard, et à reprendre à son compte des thèmes chers au FN, ceux notamment qui servent à diviser les travailleurs entre eux.
Ainsi, alors que le chômage va officiellement dépasser la barre des 10 % en juin (2,8 millions au chômage total, 4,5 millions en comptant ceux qui exercent une activité réduite), Sarkozy veut liquider définitivement les indemnités chômage. Une allocation serait versée « en contrepartie d’une formation » dans des secteurs choisis, et le chômeur devrait accepter une offre d’emploi dans ces secteurs, faute de quoi il perdrait ses droits.
Avec son projet de référendum, Sarkozy cherche à opposer les travailleurs qui ont un emploi et ceux qui n’en n’ont pas, et il veut, au compte du patronat, remettre en cause le droit à percevoir une indemnité en cas de chômage. Or ce sont les patrons qui licencient et organisent le chômage ; c’est à eux d’alimenter les caisses de chômage à hauteur des besoins.
Mais ce système d’assurance chômage, qui doit être défendu par les travailleurs, n’est qu’un moindre mal. La revendication fondamentale, c’est le droit au travail. Ce droit implique de réaffirmer et combattre pour deux revendications décisives : l’interdiction de tous les licenciements et la diminution massive du temps de travail sans réduction de salaire, ni perte de salaire, ni flexibilité (et avec embauches correspondantes, en CDI ou statutaires). De même faut-il revendiquer le rétablissement de tous les postes supprimés dans la Fonction publique, la titularisation de tous les précaires de la Fonction publique, la création massive d’emplois statutaires par l’État.
Dans cette situation, chacun perçoit que Sarkozy est en difficulté, mais chacun constate qu’il poursuit jusqu’au bout la mise en œuvre de sa politique, qu’il est nécessaire de combattre dans l’unité. De même, les travailleurs de certaines entreprises se mobilisent pour essayer d’obtenir satisfaction avant les élections. Combattre jusqu’au bout cette politique implique notamment que les syndicats rompent le dialogue social avec le gouvernement.
Pour l’immense majorité des salariés, l’élection présidentielle apparaît comme le moyen de lever un premier obstacle : chasser Sarkozy. Pour cela, un grand nombre de travailleurs voteront au premier tour pour François Hollande. D’autres voteront Mélenchon. D’autres enfin, voteront LO (ou NPA si celui-ci peut présenter un candidat), et tous auront raison car dans tous ces votes s’exprimera ainsi un vote de classe et un objectif : chasser avec Sarkozy et en finir avec toute sa politique. Et pour cet objectif, ils voteront au second tour pour le candidat issu de ces partis.
Mais les travailleurs savent que chasser Sarkozy ne suffira pas. Ils savent qu’ils devront combattre pour imposer la satisfaction de leurs revendications. Cela implique et impliquera aussi d’imposer aux organisations syndicales qu’elles défendent ces revendications, et mettent fin au « dialogue social » qui préserve le capitalisme.
Et tout grand combat de la classe ouvrière pour ses revendications, à commencer par le droit au travail, posera, tôt ou tard, la nécessité d’un véritable gouvernement ouvrier.
Mais l’urgence est de chasser Sarkozy.