Pacte social contre les revendications
Le nombre de chômeurs a atteint un record, dépassant officiellement la barre des 3 millions. En réalité, il y a 5 à 6 millions de travailleurs sans emploi en comptant ceux rayés des listes, ceux qui ont une activité réduite, les multiples contrats précaires, les « contrats aidés » qui touchent particulièrement la jeunesse…
Le « dialogue social rénové » du gouvernement va-t-il régler ce chômage et cette précarité ?
La « grande conférence sociale » des 9 et 10 juillet (voir L’insurgé n°12 de juin) a, selon les dire de tous, aboutit à « un diagnostic commun » : l’espace productif français est en difficulté et il faut prendre des mesures pour assurer « le redressement productif ». La feuille de route établie par le Premier ministre Ayrault s’appuie donc sur ces « constats et objectifs pour l’essentiel partagés » (sic).
Mais, cette « feuille de route sociale » répond-elle aux revendications des travailleurs du public et du privé, de la jeunesse, des chômeurs ?
Le MEDEF a fait inscrire la « défense de l’emploi » dans le texte, masque sous lequel il avance ses projets. Et Montebourg répond à cette exigence, demandant aux syndicats de « prendre leurs responsabilités économiques dans la lutte sociale afin de construire des solutions ».
Suite aux sept tables rondes, les chantiers ouverts « pour l’emploi » sont nombreux : l’emploi des jeunes, avec de nouveaux contrats précaires, qui sont la négation du droit au travail ; le développement des « compétences », de la formation tout au long de la vie, ce qui est la négation des qualifications reconnues à l’échelle nationale ; les « rémunérations »… dans le cadre du maintien du blocage des salaires ; l’égalité professionnelle hommes/femmes, sans rétablir les droits supprimés (retraites, accès aux crèches publiques…) ; retraites, sécurité sociale, services public (sans abroger les lois réactionnaires)… Car la « défense de l’emploi », c’est la défense du capitalisme français.
Pas un mot n’est dit des revendications mises en avant par les mobilisations des travailleurs, de la jeunesse, en particulier en 2007, 2009, 2010… Après le vote par le PS et le Front de gauche du collectif budgétaire, le gouvernement engage au mois d’août, des « réformes de structure », avec la caution et la collaboration des directions syndicales pour l’élaboration de nouvelles lois. Il veut, de plus, aller très vite : durant tout l’automne les concertations se poursuivent. Et dès la fin 2012, des projets de lois doivent être adoptés ou engagés : extension du travail précaire ; loi d’orientation sur l’école ; loi sur l’université et la recherche ; accords et loi pour flexibiliser le travail ; nouvelle étape de la décentralisation et de la réforme de l’État et nouvelles suppressions massives de postes… Loin d’abroger les mesures Sarkozy, il s’agit d’en maintenir les bases et de poursuivre… autrement.
Pour la défense des revendications, il faut opposer le « front unique » des organisations du mouvement ouvrier (partis et syndicats) pour briser le « pacte social » scellé entre les directions de ces organisations, le gouvernement et le MEDEF. Sur chacune des questions abordées dans les articles suivants, contre le budget d’austérité, imposer à la majorité (PS-PCF-PG), élue contre Sarkozy et l’UMP, qu’elle se situe en défense des revendications ouvrières, contre le patronat.
1-Développer l’emploi et en priorité l’emploi des jeunes
2-Développer les compétences, la formation tout au long de la vie (FPTLV)
3- Assurer des systèmes de rémunérations justes et efficaces
4- Atteindre l’égalité professionnelle et améliorer la qualité de vie au travail
5- Réunir les conditions du redressement productif
6-Assurer l’avenir des retraites et de notre protection sociale
7- Moderniser la fonction publique avec ses agents