Hollande et l’« état d’urgence économique et social »
Son objectif est de donner « plus de liberté pour l’entreprise » et plus de « sécurité »… pour embaucher et licencier afin « que la France garde son rang » !
Hollande a annoncé des mesures pour aller vers une exonération totale des cotisations sociales au niveau SMIC : une nouvelle offensive qui va dans le sens de l’annonce d’une « réforme de structure » pour liquider la sécurité sociale (cf. l’article page 4).
À cela s’ajoutent le « plan d’urgence formation de 500 000 chômeurs » : il s’accompagnera de nouvelles mises en cause des droits à l’indemnité chômage dont la dégressivité des droits et ce plan sera en réalité financé par les chômeurs, l’objectif étant de garantir « l’employabilité » nécessaire au patronat.
Le développement massif de l’apprentissage est un nouveau bélier contre l’enseignement technique et professionnel public, contre les diplômes. Jusqu’alors, une formation en apprentissage permet d’acquérir un diplôme délivré par l’Éducation nationale. L’apprentissage pourrait désormais déboucher sur un titre professionnel, lequel est essentiellement centrés sur des activités professionnelles (et bien peu sur des connaissances générales). Cela va dans le sens des propositions du ministre Macron qui veut supprimer les exigences de qualification requises pour exercer certaines activités comme la coiffure ou l’esthétique. Cette remise en cause du diplôme pour l’exercice de certaines professions va multiplier les emplois peu ou non qualifiés avec une précarité de l’emploi à la clé, notamment pour les plus jeunes.
Quant à la réforme du Code du travail, elle vise à liquider la protection du salarié vis-à-vis de l’employeur instaurée par le droit du travail (1) : le compte personnel d’activité (CPA) doit faciliter la mobilité, le cumul d’activités ; les mesures permettant d’effacer les limitations légales du temps de travail (avec des accords d’entreprises autorisant la répartition du temps de travail sur plusieurs années, l’ utilisation de l’outil numérique) conduiront à des diminutions de salaires, voire à une augmentation du temps de travail… Les Échos du 9 février annoncent que les partenaires sociaux sont parvenus à une « position commune » sur le futur CPA rendant le salarié responsable de la « sécurisation de son parcours professionnel » (2). Ainsi, appuyée sur des « concertations » tout azimut avec les syndicats, la ministre El Khomri prépare ce projet de loi de destruction du droit du travail.
(1) cf. le dossier du n° 24 de L’insurgé http://insurge.fr/AC_bulletin_num02...