Street art dans la révolution algérienne et dans la révolution soudanaise
Comme lors des révolutions qui ont surgi en 2011, la révolution soudanaise et la révolution algérienne ont permis une réappropriation de l’espace public.
Cette réappropriation, sans cesse remise en question par le pouvoir en place, prend de multiples formes. Parmi celles-ci, l’art pictural de rue, ou encore street art, tient une place importante.
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En Algérie, le street art s’est développé à la fin des années 90. À la suite du 22 février 2019, plusieurs groupes se sont constitués dans plusieurs villes afin de se réapproprier les murs et la parole. Ainsi à Alger devant le « Freedom Wall », le mur de la liberté, des jeunes commentent : « On est venu ici pas seulement pour peindre mais pour exprimer le mouvement de révolution qui est là en ce moment », « notre objectif c’est de généraliser cette idée de liberté d’expression. Pas mal de gens ont encore peur de s’exprimer de se montrer. C’est un geste d’encouragement pour les autres ».*
Une particularité du street art algérien qui s’est développé depuis février est la présence, les vendredis, de banderoles artistiques et politiques éphémères, accrochées au niveau des immeubles.
Certaines recouvrent plusieurs étages et font penser à aux immenses banderoles brandies dans les stades de foot et appelées tifos (le premier tifo politique brandi dans un stade de foot en Algérie l’a été en décembre 2017 et montrait un visage à deux faces, celle de Trump et celle du roi d’Arabie Saoudite, sous lequel était écrit ’les deux faces d’une même médaille’).
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Ainsi la ville de Bordj Bou Arreridj est, dès le début du mouvement, devenue célèbre avec son tifo suspendu chaque semaine sur un immeuble en construction renommé ’le palais du peuple’ (interdit d’accès fin mai). La tradition de ces tifos s’est propagée en d’autres lieux, en d’autres villes. Œuvres collectives très visibles, arriver à contrôler leur réalisation (et donc leur message politique) n’est pas sans enjeu pour le pouvoir.
Au Soudan, le street art était, avant la chute du dictateur Omar el-Béchir, clandestin et pratiquement impossible. Avec le début de la révolution, le 19 décembre 2018, l’art a fleuri dans les rues. Le street art s’est fortement développé, d’autant plus que la dictature d’Omar el-Béchir a toujours tenté de limiter et contrôler l’expression des artistes visuels :le Soudan n’a pas de musée d’art moderne, et seulement 6 musées pour 40 millions d’habitants (musées historiques, ethnographiques ou archéologiques) et toute exposition privée était extrêmement contrôlée (notamment au nom de la religion).
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Une des particularités du street art de la révolution soudanaise aura été la réalisation de murs autour du quartier général de l’armée à Khartoum, où de multiples artistes, équipes artistiques et simples citoyens ont peint de nombreuses fresques colorées, véritables lieux d’expression.
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Ces peintures murales ont été réalisées dans le cadre du sit-in devant le quartier général, débuté le 6 avril, pour faire pression pour la chute d’Omar el-Béchir (qui est destitué le 11 avril) puis sur la junte militaire constituée de généraux d’el-Béchir, pour qu’ils remettent le pouvoir aux civils. Suite à la dispersion sanglante du sit-in début juin, la plupart des œuvres ont disparu, recouvertes de peinture blanche. Mais le street art perdure et se poursuit dans d’autres rues, sur d’autres murs.
En Algérie comme au Soudan, la diversité des œuvres est de mise : peintures noires sur fond blanc ou coloré, peintures multicolores, peintures associées à des collages, en 2D voire en 3D, avec une diversité de traits, de graphismes, de techniques.
Le street art est aussi un moyen de communiquer entre différentes formes d’art, entre artistes, entre peuples, entre révolutions. Ainsi, des artistes syriens d’Idlib réalisaient au printemps, sous les bombes, une peinture murale en hommage à la révolution soudanaise, représentant Ala’a Salah, une manifestante célèbre pour ses chants scandés et dialoguant avec la foule.
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L’œuvre est signée Banksy Syria, un clin d’œil au le célèbre artiste urbain londonien, Banksy.
La phrase qui l’accompagne prend le contre-pied... de l’art pictural mais aussi des icônes et symboles :
« La liberté n’est pas une statue.
Elle est vivante en chair et en os ».
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* (https://ruptly.tv/en/videos/20190401-026)
Localisation des photos, dans l’ordre : 1. Sétif, 2. Alger, 3. Bordj Bou Arreridj, 4. Alger, 5. 6. 7. et 8. Khartoum, 9. Idlib