Allemagne : une société de plein emploi...précaires
Une société de plein emploi… précaire
L’Allemagne est devenue une société de plein emploi précaire, et où la pauvreté augmente.
Depuis deux ans, deux millions d’emplois fixes (CDI) ont disparu en Allemagne. Ce sont 7,7 millions de travailleurs précaires (17% de la population active) qui enchainent des « mini jobs » rémunérés à 450 euros par mois, des contrats partiels de moins de 20 heures payés à 1 euro de l’heure. Aujourd’hui trois millions d’Allemands cumulent deux ou trois emplois : horaires de nuit, du soir. Ces emplois sont devenus la norme pour la plupart des femmes ; et elles gagnent 30 % de moins que les hommes.
Les entreprises embauchent à bon marché les travailleurs. Mais le gouvernement au service du patronat ne peut mettre en œuvre sa politique anti-ouvrière sans obtenir l’appui des appareils syndicaux : un tiers des ouvriers travaille dans des entreprises non soumises au régime des tarifs fixés par les conventions collectives (à moins de 8,5 euros de l’heure). Le système des accords de branche sur les salaires, la « Tarifautonomie », est sérieusement mis en cause. Les négociations entre syndicats et patrons, et les accords qui s’en sont suivis, ont permis au patron de faire émerger la demande d’une flexibilité accrue à la fois du salaire et de la durée du temps de travail, au nom de la compétitivité.
La pauvreté (dont le seul est fixé à 950 euros par mois) a atteint 18 % de la population (14% en France) ; ce sont 13 millions de personnes qui sont victimes de cette misère sociale parmi lesquelles on trouve une majorité de travailleurs pauvres. Cette précarité touche des jeunes mais aussi des plus âgés : 11% des retraités de 65 à 74 ans, soit 942 000 personnes, sont aujourd’hui obligés de travailler. Ce nombre a doublé en dix ans. Il n’existe pas de minimum vieillesse en Allemagne : un retraité touche en moyenne 1100 euros par mois, et dans la partie est du pays, le montant moyen des pensions s’élève à 800 euros par mois.
Ces travailleurs précaires constituent pour le patronat une variable d’ajustement appréciable et une réserve de salariés dociles et peu syndiqués.
On estime à 860 000 personnes le nombre de sans abri. C’est la taille de la ville de Cologne, la quatrième plus grande ville. Près d’un tiers sont des femmes, à peu près le même nombre sont des jeunes et des enfants et 40 % sont des hommes.
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