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avril 2025, Bulletin n°49
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Enseignement, Université, Recherche

Appuyé sur les concertations, le gouvernement poursuit son offensive contre l’école !

Invitée sur une chaine parlementaire (LCP) le lundi 7 avril, Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation Nationale, indiquait s’agissant de questions liées à l’orientation : « il faut se préparer très jeunes, presque depuis la maternelle, à réfléchir à la façon dont les élèves se projettent dans une formation et un métier ». Des propos qui ont rapidement retenu l’attention, suscitant l’étonnement et parfois des railleries, mais qui sont parfaitement révélateurs de l’offensive en cours et à venir au ministère, visant notamment à organiser le tri des élèves dans le cadre d’une école reconfigurée à tous les étages.

Le « choc des savoirs » remis sur les rails

La veille, le dimanche 6 avril, les décret et arrêté consolidant les groupes dans les enseignements dits fondamentaux (mathématiques et français) en classe de 6è et 5è avaient été publiés au journal officiel. Il s’agit là d’une des mesures phares du « choc des savoirs », initié par Gabriel Attal alors ministre de l’Éducation, puis Premier ministre et qui avait été censurée (pour raison de forme) par le conseil d’État peu avant la chute du gouvernement Barnier.

Quelques jours auparavant, Bayrou et Borne annonçaient le 28 mars la mise en place à compter de la rentrée 2026 de la réforme des concours enseignants (à l’exception de l’agrégation à ce stade) et de la formation initiale, dont les textes préparés il y a un an par N. Belloubet n’avaient pu être publiés du fait de la dissolution prononcée par Macron. Véritable entreprise de déqualification du métier d’enseignant, il s’agit pour le gouvernement de transformer les professeurs en simples exécutants chargés de mettre en place des procédures standardisées.

Après une phase d’incertitudes et de difficultés liées à la situation politique et à la mobilisation des personnels (la grève du 5 décembre avait été suivie de façon importante dans l’enseignement), il est manifeste que le gouvernement reprend peu à peu la main sur les questions scolaires. Pour faire adopter le budget et relancer le dialogue avec les directions des syndicats enseignants, Bayrou et Borne avaient (formellement) renoncé aux suppressions de postes initialement prévues dans le budget Barnier et à la mesure transformant le brevet en examen obligatoire pour aller au lycée. La direction du SNES (principal syndicat du secondaire) évoqua alors des « premiers reculs » et « des premières victoires », prélude à un dialogue social redoublé alors même que le gouvernement ne cédait rien sur l’essentiel, à commencer par l’abrogation totale du « choc des savoirs », revendication des mobilisations récentes.

Un plan global qui cible également les enseignants

Désireux de trier les élèves et ce dès les plus petites classes, le gouvernement entend encadrer étroitement les pratiques pédagogiques des personnels, tel est d’ailleurs le sens de la réforme des concours. Mais cela ne peut suffire, la volonté de séparer et d’individualiser les parcours des élèves rentre en contradiction avec les garanties statutaires, dont la liberté pédagogique, et l’exercice d’un métier que les personnels conçoivent toujours comme devant mener une classe à la maitrise du programme, qui plus est dans un cadre national.

Aussi, des programmes d’un genre nouveau, contenant également les « bonnes méthodes », sont à l’ordre du jour notamment en mathématiques et français : après les cycles 1 et 2, les programmes de cycle 3 de mathématiques et de français sont sur le point d’être publiés pour une mise en œuvre dès la rentrée 2025. Des programmes en parties construits pour les évaluations standardisées.

Un socle commun modifié et structuré autour de compétences en mathématiques et français, de compétences dites psychosociales et de « repères de culture générale » doit également être publié. Les précisions ministérielles indiquant que les élèves échouant au brevet auraient droit à un « parcours renforcé » en seconde dans l’objectif limité de « consolider la maitrise du socle commun », renforce le sentiment que l’on se dirige vers des parcours différenciés pour les élèves (des objectifs réduits au socle pour de nombreux jeunes).

Par ailleurs, le conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN) a soumis au ministère un projet de nouveau référentiel des compétences des enseignants (référentiel qui intervient dans le processus de formation puis de titularisation des enseignants, avant à terme de concerner également leur formation continue). Avec ce projet de référentiel, les enseignants devront « maitriser les techniques d’enseignement efficaces » ou encore « utiliser des stratégies d’enseignement explicite », une menace claire contre leur liberté pédagogique.

Une mobilisation indispensable pour stopper ces plans

Les concertations se poursuivent. La ministre prépare ainsi une modification des règles de mutation, menaçant le barème et programmant une dose plus moins grande de postes à profils (voire de recrutement local ?), ce qui cadre avec la volonté d’avancer vers des établissements autonomes et contractualisant sur des objectifs locaux.

Des changements sur la durée des échelons et sur la périodicité des inspections sont en discussion, confirmant surtout la poursuite du blocage des salaires, et un contrôle plus affirmé sur les enseignants à l’échelle de la carrière.

Alors que le gouvernement entend réaliser des « économies » probablement sans réel précédent (a minima plus de 40 milliards d’euros de baisses de dépenses pour le prochain budget), il est difficile d’imaginer que ce contexte soit sans incidence sur l’Enseignement public.

Edouard Philippe qui prépare un programme « massif » en particulier s’agissant de l’école compte proposer « l’autonomie pédagogique, financière et administrative de tous les établissements scolaires » voire même la sortie des enseignants de la fonction publique. L’ancien directeur de cabinet de Blanquer, Christophe Kerrero, propose dans un livre récent (L’école n’a pas dit son dernier mot) que chaque chef d’établissement puisse « choisir 10% de ses personnels », ainsi que « des marges d’autonomie plus grandes » dans l’objectif de « construire un projet pédagogique spécifique », ce qui implique une « banque de cours et de devoirs au sein des établissements », une « augmentation du temps de présence auprès des élèves » et une « formation continue massive des professeurs, intégrée à leurs obligations réglementaires de service ».

Des changements importants sont en cours ou en préparation dans l’enseignement public. La mobilisation du 5 décembre témoigne de possibilités de combat bien réelles qu’il importe de cultiver pour stopper au plus vite le processus en cours. Avancer vers la mobilisation unie dans l’objectif de faire reculer le gouvernement implique de combattre pour la rupture des concertations.

 
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Mis à jour le
11 mai 2025

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