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avril 2025, Bulletin n°49
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Culture

Centenaire du Manifeste du surréalisme

L’exposition « Surréalisme » au musée national d’Art moderne du centre Georges-Pompidou, qui vient de se terminer, a commémoré le centenaire du manifeste de 1924. Bien sûr tout le monde a le droit de commémorer un mouvement littéraire et artistique majeur du XXe siècle.

Le mouvement surréaliste rejetait la culture bourgeoise et ses institutions. Il s’engagea dans la même voie que le mouvement ouvrier, soutint le combat des peuples coloniaux pour leurs émancipations, et essaima dans de nombreux pays.

C’est généralement cela qui n’est pas commémoré : quelques explications

Mener l’assaut contre la société bourgeoise

André Breton est l’auteur du Manifeste du surréalisme, il en est, si l’on peut dire, le rédacteur, car il faut prendre en compte la vie du groupe : en parallèle de leurs activités propres chaque membre du groupe participait aux activités collectives. Bureau de recherche surréaliste (recueillir les formes prises par l’activité inconsciente de l’esprit - collecte ouverte au public), tracts et déclarations collectives englobant tous les champs de l’activité humaine (de la guerre du Rif aux procès de Moscou, compte-rendu d’activités ou de réunions, expositions collectives, enquêtes…).

Le chemin parcouru méritait qu’on mette à plat les recherches menées par le groupe, les découvertes et les moyens mis en œuvre. C’est avec un esprit de synthèse et non pas d’exclusion, qu’André Breton faisait le point sur l’activité du groupe.

« Il va sans dire que nous ne nous solidarisons pas un instant, quelle que soit sa fortune actuelle, avec le mot d’ordre : “Ni fascisme ni communisme“, qui répond à la nature du philistin conservateur et effrayé, s’accrochant aux vestiges du passé « démocratique »

L’art véritable, c’est-à‑dire celui qui ne se contente pas de variations sur des modèles tout faits mais s’efforce de donner une expression aux besoins intérieurs de l’homme et de l’humanité d’aujourd’hui, ne peut pas ne pas être révolutionnaire, c’est‑à‑dire ne pas aspirer à une reconstruction complète et radicale de la société, ne serait‑ce que pour affranchir la création intellectuelle des chaînes qui l’entravent et permettre à toute l’humanité de s’élever à des hauteurs que seuls des génies isolés ont atteintes dans le passé.

En même temps, nous reconnaissons que seule la révolution sociale peut frayer la voie à une nouvelle culture. Si, cependant, nous rejetons toute solidarité avec la caste actuellement dirigeante en U.R.S.S., c’est précisément parce qu’à nos yeux elle ne représente pas le communisme mais en est l’ennemi le plus perfide et le plus dangereux ».

Extrait de Pour un art révolutionnaire indépendant (Manifeste de la FIARI). Ce texte qui parait à Mexico, le 25 juillet 1938, sous la double signature d’André Breton et de Diégo Riviera est en réalité le fruit d’un travail commun de Trotsky et d’André Breton.

On peut lire le Texte définitif ainsi que le Texte des Archives de Trotsky sur le site : https://www.marxists.org/francais/trotsky/œuvres/1938/07/lt19380725c.htm

Pour celui que ses détracteurs appelleront « le pape du surréalisme », l’enjeu est de taille. Celui de mener l’assaut contre la société bourgeoise celle-là même qui venait de plonger l’Europe et le monde dans la boucherie de 1914 pour satisfaire ses appétits de richesses et de domination du monde et de la nature.

Oeuvre de Castor, 2006

Contestation permanente des conventions et des règles établies, des gloires nationales, des guerres coloniales, de la religion.

Dans cette société d’après-guerre nationaliste, envahie par les ligues patriotiques, les surréalistes font scandale. Dans la préface à l’édition du Lénine de Trotsky en 1925 à la Librairie du travail, André Breton déclara : «  Vive Lénine  !  ». Ils ne s’arrêteront pas là.

Le Second manifeste du surréalisme marque une inflexion dans le rejet par le groupe surréaliste de la société bourgeoise. Malgré l’échec de l’adhésion au Parti communiste, ils se tournent résolument vers le mouvement révolutionnaire et s’associent à des regroupements d’intellectuels en soutien aux mouvements ouvriers internationaux.

Puis c’est le défilé des catastrophes des années 30 qui mèneront à la Deuxième Guerre mondiale. Un nouveau combat émerge qui le mènera en 1938 jusqu’au Mexique auprès de Léon Trotski. Ensemble, ils vont rédiger le manifeste de la Fédération internationale de l’art révolutionnaire indépendant (FIARI) qu’ils décidèrent de créer.

Le Manifeste « POUR UN ART RÉVOLUTIONNAIRE INDÉPENDANT  » se conclut ainsi :

«  Ce que nous voulons  :

l’indépendance de l’art - pour la révolution ;

la révolution - pour la libération définitive de l’art.  ».

Le combat contre la guerre passera par la révolution

Le combat pour la révolution passera par le combat contre la bureaucratisation de l’État ouvrier.

En 1946, à l’enterrement d’Antonin Artaud, André Breton prononce un discours dans lequel il réaffirme les objectifs du surréalisme : «  En fonction même des événements de ces dernières années, j’ajoute que me paraît frappée de dérision toute forme d’“engagement” qui se tient en deçà de cet objectif triple et indivisible : transformer le monde, changer la vie, refaire de toutes pièces l’entendement humain  ». L’activité du groupe surréaliste, qui se reformait, étoffé d’une nouvelle génération, était toute tracée.

Il est facile de commémorer des œuvres plastiques ou littéraires mais on ne peut séparer les activités surréalistes entre elles. Le surréalisme est un tout qui s’oppose sur tous les plans à la société bourgeoise, il rejette la place qu’elle lui assigne dans le monde de l’art et de la littérature pour embrasser la lutte qui remettra la satisfaction des besoins humains au cœur de la société.

Je ne pense pas avoir vu tout cela dans la commémoration du manifeste du surréaliste.

 
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Mis à jour le
11 mai 2025

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