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La jeunesse est la flamme de la révolution (Karl Liebknecht)

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avril 2025, Bulletin n°49
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Edito, Social

Contre toute politique d’union nationale : aucun soutien à l’impérialisme français et à son gouvernement !

Tant sur le plan extérieur que sur le plan intérieur, l’impérialisme français voit s’accumuler les difficultés. Pour faire face, il bénéficie néanmoins du soutien d’organisations du mouvement ouvrier qui devraient le combattre. Ce qui implique d’agir pour mettre fin à un tel soutien.

Un impérialisme en grande souffrance

Si après la Seconde Guerre Mondiale, l’impérialisme français a dû abandonner la quasi-totalité de son empire colonial, il s’est acharné à préserver son influence économique et militaire dans les États issus de la dislocation de son empire. Mais cette étape prend fin aujourd’hui : depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, l’armée française a dû évacuer un grand nombre de ses positions maintenues en Afrique et c’est jusque dans les confettis de son empire, comme à Mayotte ou en Nouvelle Calédonie qu’il se trouve en difficulté pour maintenir son emprise coloniale.

En Europe, et au sein de l’Union Européenne en particulier, il se heurte à la puissance économique et financière de l’Allemagne bien que celle-ci connaisse aujourd’hui un certain nombre de difficultés.

Difficultés économiques et financières

L’arrivée au pouvoir de Trump à la Maison Blanche s’est traduite par une offensive de l’impérialisme américain contre quasi tous les pays de la planète, y compris ceux qui étaient considérés comme ses alliés. La France n’échappe pas à cette offensive et se trouve menacée dans ses exportations par la hausse des taxes douanières infligées à l’Union Européenne.

Plus encore, ces développements de la concurrence inter-impérialiste mettent en évidence les difficultés propres à l’impérialisme français : le fardeau de la dette d’État dépassant les 3300 Mds d’euros, Macron ayant lui-même contribué de manière décisive à cette envolée de la dette lors de la crise du Covid pour sauvegarder les entreprises, constitue une menace pour le futur immédiat alors qu’une autre puissance telle que l’Allemagne, beaucoup moins endettée peut mettre sur la table, sans hésitation, un plan de l’ordre de 1000 Mds d’euros destiné à financer l’effort de défense et la rénovation des infrastructures.

Dans cette situation, l’industrie d’armement française qui constitue l’un de fleurons de son économie va se trouver sérieusement concurrencée par d’autres pays d’Europe dont l’Allemagne en particulier.

Cette situation évoquée à grands traits exacerbe la volonté de la bourgeoisie française de s’attaquer aux acquis sociaux afin de limiter l’endettement de l’État et de baisser la valeur de la force de travail.

Un gouvernement sous assistance respiratoire

Depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale du printemps 2024, Emmanuel Macron ne bénéficie plus du soutien d’une majorité à l’Assemblée. Il lui fallut plusieurs mois pour que se mette en place un gouvernement avec Michel Barnier comme Premier ministre, gouvernement fort éphémère qui dut laisser la place fin 2024 au gouvernement François Bayrou.

Ce dernier a bénéficié jusqu’à présent de la mansuétude non seulement du Rassemblement National (des points d’accord existent entre le programme du RN et celui de Bayrou, notamment sur la lutte contre les travailleurs migrants), mais aussi de la bienveillance des dirigeants des organisations dites de « gauche ».

On doit rappeler qu’à la suite de l’échec électoral de Macron en 2024, une forte aspiration à l’unité s’était exprimée pour en finir avec ce pouvoir. Les organisations issues du mouvement ouvrier avaient alors constitué le Nouveau Front Populaire (NFP). Mais au lieu d’appeler à la mobilisation contre le gouvernement Barnier et son budget de rigueur, les députés du NFP se sont agités à l’Assemblée, multipliant les amendements au projet Barnier, et les directions syndicales ont renvoyé à décembre toute mobilisation.

Le 5 décembre, l’importante mobilisation dans la Fonction publique (notamment dans l’Éducation Nationale), alors que la censure faisait tomber le gouvernement Barnier, pouvait ouvrir la perspective d’un retrait définitif de ces mesures. Mais la mobilisation a été mise sur pause par l’intersyndicale favorisant ainsi la nomination par Macron du Premier ministre F. Bayrou.

Cherchant à surmonter la fragilité de son gouvernement, F. Bayrou proposait aux directions syndicales une nouvelle phase de dialogue social en ouvrant un « conclave » sur les retraites. À rebours de la revendication d’abrogation de la réforme Borne des retraites, les directions syndicales acceptaient de se soumettre à ces concertations abandonnant toute mobilisation contre le budget Bayrou, le PS renonçant à la censure.

Les dirigeants des organisations composant ce NFP, plutôt que d’œuvrer dans l’unité pour en finir avec le gouvernement Bayrou, creusèrent leurs divisions. Mélenchon multipliant les annonces tonitruantes, tandis qu’au sein du PS se renforçait le poids de ceux qui, dans l’appareil, voulaient mettre fin à toute alliance avec la France Insoumise.

Cette situation permit à Bayrou de faire passer le budget de l’État 2025 (avec 34 Mds d’économies soit 5 Mds de plus que le projet de budget Barnier), ainsi que celui de la Sécurité sociale (LFSS). Bayrou pouvait ainsi espérer poursuivre la politique anti-ouvrière, antisociale de Macron.

Macron en appelle à l’union nationale

Le 5 mars sous prétexte d’aide à l’Ukraine, Macron annonce une augmentation massive des dépenses d’armement pour se « protéger » de la menace russe. Si tel était l’objectif, la logique voudrait que tout soit fait pour que Poutine se voit infliger une défaite en Ukraine. Ce qui n’est toujours pas le cas (cf. page 19).

Dans le même temps, il impulsait, avec l’Allemagne, un plan d’investissement de l’Union Européenne de 800 milliards d’euros dans la défense au cours des quatre prochaines années. La majeure partie de cette somme sera prélevée sur les budgets nationaux des États membres. Les dépenses militaires annuelles seraient portées à 3 % ou 3,5 % du PIB sans être soumises à la limite du déficit autorisé de 3 % du PIB.

La production d’armement est un levier pour relancer l’économie afin de défendre, d’une part, la place de l’impérialisme français et, d’autre part, celle l’Union Européenne à l’échelle mondiale. Et c’est un excellent prétexte pour s’attaquer aux acquis sociaux. Les retraites sont particulièrement visées et au-delà toute la Sécu., l’Enseignement et la Fonction publique…

L’appel à l’union nationale lancé par Macron, est alors relayé par Le Cornu et Bayrou…

À « gauche », faisant écho à cet appel, le PS propose un « livret d’épargne défense souveraineté » [1], la LFI se dit non opposée au renforcement du budget militaire en faisant payer « les plus riches » ! Quant au PCF, il prône une nouvelle réindustrialisation en reconstruisant une base industrielle et technologique de défense, « sous contrôle public ». [2]

L’absence de perspective politique entrave les mobilisations indispensables pour briser la politique de Bayrou. Dans ces conditions, la responsabilité des directions syndicales est plus grande que jamais.

La chappe de plomb du « conclave » proposé par Bayrou

Avec ce conclave ouvert le 27 février, réunissant l’ensemble des organisations syndicales avec les représentants des organisations patronales, Bayrou avait clairement pour but de neutraliser l’opposition syndicale et de jouer sur les divisions afin d’avancer ses projets. D’autant qu’il annonçait que les discussions seraient cadrées par les préconisations de la Cour des comptes. La manœuvre était grossière, mais tous acceptèrent d’y aller. Certes, Force Ouvrière en ressortit aussitôt, mais sans aucune proposition unitaire. La CGT annonça son retrait le 19 mars de même que l’organisation patronale des PME, l’Union des entreprises de proximité (U2P). Mais le mal était fait d’autant qu’à l’issue de ces départs aucune mobilisation unie ne fut impulsée par les dirigeants de la CGT, de la FSU, de Solidaires, et de FO.

La CFDT, la CFE-CGC et la CFTC maintiennent leur participation. Or, le rapport de la Cour des comptes remis le 20 février indiquait qu’il faudrait tenir compte d’un nouveau déficit de l’ordre de « près de 15 milliards d’euros hors inflation en 2035 », puis de « 30 milliards d’euros en 2045 ». Et un second rapport publié le 10 avril propose la désindexation des pensions et l’augmentation du taux d’emploi des seniors !

Tout cela va dans le sens de Bayrou, pour qui il n’est pas question de revenir en arrière sur l’âge de départ à la retraite. Le Medef souhaite diminuer le niveau des retraites actuellement versé, réduire le montant des cotisations patronales au profit de la TVA et imposer de travailler plus. Et comme le président du Conseil d’Orientation des Retraites, il souhaite la suppression de « l’abattement fiscal de 10% sur les retraites ou encore la hausse de la CSG pour les retraités ». Quant au Code des pensions, il est ouvertement menacé.

Et pour Marylise Léon, secrétaire de la CFDT, « la question des 10% d’abattement dont bénéficient les retraités se regarde… ». De même affirme-t-elle son accord avec l’idée d’« un partage des efforts auprès de tous ceux qui le peuvent » ou de la mise à contribution des « retraités les plus aisés ».

Ce conclave demeure donc le lieu où s’élabore ce qui sera sans doute une des pires attaques contre la Sécu.

De la même manière, une offensive est engagée par le gouvernement contre le statut des enseignants, via la remise en cause de la formation universitaire exigée jusqu’alors pour pouvoir participer aux concours de recrutement. C’est la déqualification et la dénaturation du métier qui est ainsi organisée. Et une profonde mise en cause du droit à l’enseignement pour une grande partie de la jeunesse. (Cf. l’article page 5).

Assez de dialogue social et de soutien à la politique de réarmement

Alors qu’à peine deux mois après l’adoption du budget, le gouvernement veut réaliser 40 Mds d’euros d’économies supplémentaires sur le budget 2026, Bayrou annonce la tenue, le 15 avril, d’« une grande conférence des finances publiques » avec les parlementaires.

Avec l’arrivée de Trump et la guerre commerciale qui s’engage (laquelle se conjugue à une offensive d’ampleur contre la classe ouvrière et ses organisations), s’annonce une modification fondamentale des relations économiques, politiques instaurées depuis plus de 50 ans. La « mondialisation armée » (cf. les analyses de Claude Serfati [3]) comprend non seulement la dynamique militaire mais aussi celle du capital.

Face à cette concurrence exacerbée, l’impérialisme français entend aussi porter des coups sévères à la classe ouvrière en désignant une fraction de la population comme « étrangère à la nation », en multipliant les mesures d’embrigadement de la jeunesse, en limitant les libertés démocratiques, et en associant les organisations censées défendre les intérêts du monde du Travail à la sauvegarde de « l’intérêt national », il cherche à interdire, à limiter ou à faire échouer les mobilisations.

Unité sur les revendications !

Il n’y a pas de solution magique pour mettre en échec l’offensive gouvernementale et imposer une autre politique, un autre gouvernement. Mais il y a deux conditions préalables, nécessaires pour que puisse s’engager une offensive contre la politique gouvernement : mettre fin à toute forme de dialogue social et réaliser l’unité sur un programme revendicatif conforme à l’intérêt des travailleurs. C’est sur tous les terrains que doit être mené ce double combat. 10 avril 2025

Notes

[1] https://www.publicsenat.fr/actualites/international/guerre-en-ukraine-comment-la-france-peut-elle-financer-les-depenses-militaires-supplementaires

[2] https://www.pcf.fr/pour_construction_pole_public_industries_de_defense

[3] Claude Serfati, Un monde en guerres (Ed. Textuel) et aussi L’État radicalisé-La France à l’ère de la mondialisation armée (présentations dans les n° 47 et 44 de L’insurgé).

 
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11 mai 2025

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