Troupes russes hors d’Ukraine !
Non aux manœuvres impérialistes protégeant Poutine !
Le 28 février 2025, devant les caméras du monde entier, dans une mise en scène sans précédent historique, le président américain Donald Trump et son vice président Vance, tentaient d’obtenir la capitulation du président ukrainien Volodymyr Zelensky, à coups de menaces et de propos insultants.
Zelensky devait en particulier signer un traité permettant à l’impérialisme américain de faire main basse sur l’ensemble des richesses minières de l’Ukraine (en guise de prétendue compensation pour l’aide militaire fournie jusque-là par les États-Unis) et il semble que la signature de ce traité était quasiment acquise.
Mais pour Trump, Zelensky devait également accepter les exigences dictées par Poutine, pour des négociations et un accord de paix avec la Russie : entre autres conditions, Zelensky devait renoncer à caractériser le dictateur russe comme l’agresseur, le responsable de la guerre menée contre l’Ukraine. Et Zelensky devait accepter des concessions territoriales, renoncer au rétablissement de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues.
A travers la personne de Zelensky, sa capitulation attendue, c’était toute la résistance du peuple ukrainien qui était visée :.mais quelle que soit sa bonne volonté, Zelensky était « tenu » par la résistance du peuple ukrainien et ne put, le 28 février, accepter ce qu’on exigeait de lui. Il dut commencer par rappeler que Poutine était un « tueur », ce qui provoqua la colère de Trump qui lui lança : « Vous voulez que je dise des choses vraiment terribles sur Poutine (…) mais vous n’obtiendrez jamais un deal de cette façon ». L’entretien s’acheva sur un ultimatum de Trump : « soit vous concluez un accord (avec la Russie), soit nous vous laissons tomber ».
Ce n’est que partie remise : les pressions vont continuer à s’exercer pour que Zelensky se soumette aux exigences russes et américaines, et l’offensive militaire russe va se poursuivre impitoyablement.
Pour Poutine, il n’est pas acceptable que le peuple ukrainien lui tienne tête depuis 2014, qu’il ait chassé un président corrompu en 2104 (président inféodé à Poutine), qu’il ait poursuivi sa résistance de 2014 à 2022 malgré l’annexion de la Crimée en 2014 et l’annexion de l’Est de l’Ukraine, puis qu’en février 2022, il ait mis en échec, aux portes de Kiev, l’offensive militaire lancée par Moscou, contraignant l’armée russe à un recul imprévu.
C’est cette résistance spontanée qui conduisit alors le gouvernement de Biden et les impérialismes européens à accorder une aide limitée à l’Ukraine, suffisante pour résister militairement, insuffisante pour vaincre. Cela ne pouvait durer, d’autant que les divers impérialismes, États-Unis en tête, redoutent tout autant que Poutine la résistance des peuples. Cette résistance contrecarre leurs projets. Or les États-Unis, avec le second mandat de Donald Trump, s’engagent dans une remise en cause de leurs alliances traditionnelles : confrontés à la concurrence chinoise et à celle de l’Union européenne (« conçue pour nous emmerder » selon les propos de Donald Trump), ils se disposent pour « dealer » avec Poutine, faisant de l’Ukraine une simple monnaie d’échange. Un tel deal ne peut que profiter à l’armée russe, qui a besoin de temps pour se ré-équiper.
Face à cette situation, il n’y a pas pour les travailleurs de solution possible en soutenant un impérialisme contre un autre, il n’y a de solution qu’en soutenant les revendications sociales et démocratiques des exploités et des peuples dominés. D’autant plus que l’augmentation des budgets militaires annoncés par les impérialismes européens se traduira par davantage de remise en cause des budgets sociaux.
La résistance multi forme (armée et non armée) des travailleurs ukrainiens, de la grande masse de la population ukrainienne, est légitime et doit être soutenue, comme est légitime son refus des exigences que veut lui imposer Donald Trump.
Doivent particulièrement être soutenues les organisations syndicales et « progressistes » ukrainiennes qui font face à l’offensive de Poutine et aussi aux exigences de l’ensemble des impérialismes pour que le gouvernement ukrainien démantèle le code du travail en Ukraine.
Cette solidarité s’est exprimée par l’organisation de convois syndicaux, et par des positions communes telles que celle regroupant tous les syndicats français (sauf FO) affirmant sa « solidarité avec la résistance des travailleuses et travailleurs d’Ukraine » face à « l’intolérable agression de Poutine contre l’Ukraine ».
Ce texte rappelle que « Cela fait trois ans que la résistance de la population ukrainienne, celle en particulier de nos camarades syndicalistes, est soutenue avec résolution et détermination par la famille syndicale internationale. ».
Cet appel publié en février 2025 conclut en particulier en sur ces mots d’ordre :
« Solidarité avec l’Ukraine qui résiste !
Solidarité avec les travailleuses et travailleurs d’Ukraine !
Non à la guerre de Poutine ! Troupes russes hors d’Ukraine ! »
Cette exigence que soient retirée d’Ukraine (de toute l’Ukraine) la totalité des troupes russes doit être celle sur laquelle se réalise le combat uni des organisations du mouvement ouvrier.
2mars 2025