Précarité et stages non payés pour la jeunesse, retraites concassées pour les salariés et chômage croissant pour tous
Unité pour affronter Sarkozy et son gouvernement
L’offensive pour disloquer les retraites est au centre de l’offensive du gouvernement Sarkozy.
Mais cette offensive s’inscrit dans une politique globale qui touche l’ensemble de la jeunesse et de la population laborieuse : multiplication des contrats précaires et des stages qui fournissent de la main-d’œuvre quasi gratuite aux patrons, hausse des taxes et des impôts, diminution des postes dans l’enseignement et la santé, et attaque contre les retraites. 16 500 enseignants non remplacés cette année quand ils partent à la retraite, c’est 16 500 étudiants de plus au chômage. Deux années de travail supplémentaire pour tous les salariés avant de partir à la retraite, c’est plus d’un million de jeunes supplémentaires au chômage, et c’est plus d’un million de retraites que les patrons ne paieront pas.
Ce projet gouvernemental est totalement inacceptable. Il prévoit, une fois encore, de faire payer par les salariés le déficit que le gouvernement organise lui-même : d’un côté, il multiplie les exonérations de cotisations patronales, ce qui creuse le déficit, de l’autre on veut compenser ces cadeaux faits aux patrons en prolongeant l’âge de départ à la retraite des salariés et en réduisant le montant des retraites. Il faut exiger le retrait total de ce projet.
Les « concertations » auxquelles ont participé les dirigeants syndicaux, et aussi les partis (dans les groupes de travail, dans le Conseil d’Orientation des Retraites) n’ont qu’un objectif : amener tous les syndicats et partis du mouvement ouvrier à se situer sur le terrain du gouvernement. Aujourd’hui, ils demandent une autre « réforme », « d’autres financements »… Si les caisses sont en déficit, il n’y a que deux mesures à exiger : la suppression de toutes les exonérations qui ont été instaurées soi disant pour protéger l’emploi alors que cela profite aux patrons ; l’augmentation de la cotisation patronale.
Il est nécessaire de rompre le « dialogue social », en particulier sur les salaires puisque Woerth annonce leur blocage) et sur les retraites puisque ce projet n’est pas amendable ; il est nécessaire aussi de sortir du COR chargé d’assurer le suivi des « réformes ».
On ne peut gagner en fixant l’objectif de se faire « entendre » de Sarkozy, en lui demandant de « changer de politique ». Il faut lui infliger une défaite politique, le battre et le chasser. L’unité doit se réaliser sur cette perspective : ce n’est qu’en s’affrontant au pouvoir que l’on pourra gagner.
Au-delà : il est vain de croire que le capitalisme en crise est compatible avec la préservation des retraites et de tous les acquis sociaux. C’est dans la perspective d’en finir avec le capitalisme que l’on doit combattre en défense des acquis arrachés dans le passé par la mobilisation.
Tous les gouvernements mènent l’offensive contre les travailleurs et la jeunesse en expliquant qu’il faudrait payer les énormes dettes accumulées. Mais ce sont les gouvernements qui ont créé ces dettes en réduisant les impôts des banques et des entreprises, en offrant aux patrons exonérations fiscales et sociales… Puis avec la crise, ils ont multiplié les plans de « sauvetage » des banques. Les intérêts de ces emprunts enrichissent banques et rentiers.
L’unité doit se réaliser pour la dénonciation de ces dettes. Pourtant, ce n’est pas le cas, ni au PS, ni au PCF, ni au PG. Et, dans un texte commun sur la crise, signé des « organisations anticapitalistes de 18 pays d’Europe, dont le NPA pour la France, on ne dit mot de l’annulation de la dette mais on demande que l’on « impose un contrôle démocratique (sic) sur le marché » !
Dénoncer la dette est pourtant une exigence élémentaire. Elle est inséparable de celle d’expropriation des banques, sans indemnité ni rachat, de leur contrôle par les travailleurs eux-mêmes, de l’ouverture des livres de compte. C’est là une des premières décisions qu’un gouvernement des organisations ouvrières, rompant avec le capitalisme, doit prendre.
C’est notamment sur un tel mot d’ordre que peuvent se rassembler les travailleurs et les jeunes pour construire un parti véritablement révolutionnaire.
Non à la dénaturtion du « salaire différé/mutualisé » Paradoxalement, l’un des aspects les plus dangereux du projet gouvernemental, c’est le passage qui prétend taxer un tout petit peu les contribuables les plus riches et quelques profits pour compenser le déficit des caisses de retraites. Le problème n’est pas que ces mesures soient décoratives et limitées ; c’est que ces mesures dénaturent ce que sont les retraites. Car le gouvernement et le patronat tentent par tous les moyens de faire oublier ce que sont les cotisations retraites : ce ne sont pas des « charges » c’est une partie du salaire du travailleurs.<TAG1> Dans le système actuel par répartition, où le travailleur en activité finance la retraite de l’ancien salarié, cette travailleurs, indépendamment du fait qu’il fasse ou non des profits, il doit payer le salaire « différé ». on ne peut accepter qu’une partie même modeste du salaire soit soumise à la réalisation du profit. La seule façon de faire payer le capital, cest d’exiger : Arrêt immédiat des exonérations |
Défense du code des pensions : Selon le statut, dont le code des pensions est partie intégrante, lorsque l’État embauche un fonctionnaire, il s’engage à lui verser une pension lorsqu’il atteint l’âge de la retraite. C’est un « salaire continué ». Vouloir aligner le public sur le privé, c’est un moyen de liquider cette obligation faite à l’État patron. Et, jusqu’à maintenant, la « retenue » inscrite sur les feuilles de paye des fonctionnaires était fictive : il n’y a pas de caisse de retraite pour les fonctionnaires d’État et donc pas de cotisation. Aujourd’hui, le gouvernement veut augmenter cette retenue : l’État veut ainsi récupérer une fraction du salaire des fonctionnaires qui servira à payer aux rentiers les intérêts de la dette. |
Toutes les organisations disent défendre la retraite à 60 ans. Mais la plupart oublient de réclamer le retour aux 37,5 annuités. Or il n’y aura bientôt plus de départ possible à taux plein à 60 ans puisqu’il faut d’ores et déjà avoir cotisé 41 années.
Et la formule « retraite à taux plein à 60 ans » est hypocrite si l’on ne commence pas par dire :
retour aux 37,5 annuités !
Abrogation des décrets Balladur ; abrogation de la loi de 2003, des textes de 2007.