Pour justifier son projet, la ministre du Travail a déclaré le 2 mars : « contre le chômage, il faut frapper vite et fort, y compris en bousculant ».
En réalité, ce n’est pas le chômage mais le Code du travail que veut frapper Myriam El Khomri. Son projet forme un tout cohérent. La totalité doit être rejetée, y compris certains aspects tel le compte personnel d’activité-CPA (dans la suite de la loi Rebsamen).
Le CPA est officiellement « la mesure phare » du projet El Khomri. Il menace tous les travailleurs du privé et du public. Ce livret personnel informatisé accumulera tous les renseignements sur le parcours de chacun : stages et formations, compétences, etc. Jusqu’à maintenant, les droits sociaux et conditions de travail sont définis par la loi et les conventions collectives (dans le privé) ou le statut (fonctionnaires). Avec le CPA, ces droits seront rattachés à la personne et non au statut du salarié. Chacun aura « son » compte personnalisé et la concurrence entre travailleurs sera exacerbée.
Ce sera : « chacun pour sa peau » au grand bonheur des patrons.
Ce que veulent El Khomri, Valls et Hollande, c’est ce que veut le patronat : flexibilité et précarité pour tous, sauf pour les patrons et les actionnaires.
C’est donc contre le projet El Khomri qu’il faut « frapper vite et fort ».
Le gouvernement et ses amis manœuvrent et cherchent à diviser les opposants.
A l’inverse, pour imposer le retrait du projet, la mobilisation doit être unie et organisée (notamment avec des assemblées générales et de délégués). Rester uni implique que l’on refuse toute discussion, tout « dialogue » cautionnant ce projet.
Valls et Hollande savent que s’ils reculent, ce sera toute leur politique qui sera menacée, et le gouvernement lui-même.
Raison de plus pour combattre jusqu’au retrait total du projet.